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Collège Joseph d’Arbaud


Salon-de-Provence

category: Finalist Projects

Collège Joseph d’Arbaud

Le point d’implantation de cette œuvre s’est imposé très naturellement sur le terre-plein central qui actuellement n’offre ni esthétique ni fonction particulière. Il m’est donc apparu évident de me réapproprier cet espace perdu afin de lui donner fonctionnalité et esthétique.
L’œuvre prendra la forme d’une pergola permettant de créer un point de rencontre ombragé pour les élèves qui pourront se réapproprier cet espace.

Le dessin technique de conception de cette pergola est basé sur les tracés architecturaux des bâtiments environnants. En partant du plan de masse du collège, le principe est de faire réapparaître les lignes directrices du bâtiment qui ont disparu lors de la construction.
De ce maillage horizontal, on tire des verticales selon les points forts géométriques des élévations de façades. Ce travail permet de créer un maillage filaire, reflet tangible de la géométrie invisible des bâtiments.
La forme de la « pergola » prend ainsi une esthétique de dessin 3D filaire, forme contemporaine et électronique du dessin manuel.

L’œuvre ne se limite pas à être un pâle reflet de l’architecture mais en offre au contraire, une vision totalement renouvelée. La confrontation entre la géométrie orthogonale apparemment simple des bâtiments existants et la forme complexe et noueuse de l’œuvre apporte une force inédite à l’ensemble. Semblables et pourtant si différents, l’œuvre et le bâtiment en respectant les mêmes règles, développent chacun leur esthétique propre.
Le positionnement de l’œuvre a aussi été choisi afin de pouvoir bénéficier des différents points de vue qu’offrent les différents niveaux de la cour et des bâtiments.
A travers leurs déplacements au sein de l’établissement, les élèves découvriront la structure selon des angles très différents : haut (par les fenêtres des étages), bas (du niveau -1 de la cour ou du passage diagonal), droite, gauche, axes axiométriques…

L’œuvre développe dans la réalité une esthétique faisant référence aux représentations virtuelles et images informatiques en 3D. Ce jeu de déplacement du « spectateur », inverse le sens de lecture : ce n’est plus l’objet en 3D qui tourne virtuellement sur lui-même pour dévoiler ses différentes facettes mais le spectateur qui tourne physiquement autour de l’œuvre pour la découvrir sous ses différents angles.
Ce rapport dans l’espace auquel vient s’ajouter un rapport inversé d’échelle entre œuvre et homme, place (symboliquement et physiquement) le spectateur au cœur du système informatique 3D.

En redonnant une fonction à l’œuvre (pergola générant ombre et fraîcheur), cette intervention participe à une problématique contemporaine : définir les frontière et les limites entre les arts plastiques et les arts appliqués.

Au XXIème siècle, toutes les pratiques s’entrecroisent et s’inspirent les unes des autres. On peut ainsi se demander s’il s’agit d’une forme architecturale, d’une pergola design, d’un espace vert bâti ou d’une sculpture ?

Une fois la structure réalisée, je propose que les élèves s’approprient l’œuvre et interviennent sur celle-ci en étudiant les ombres portées de la pergola sur le sol de la cour.
Ils feront des propositions de tracés au sol, permettant de transformer la structure en horloge solaire.

Cette étude permettra aux élèves de comprendre une autre problématique essentielle de l’art contemporain qui est l’esthétique de la postproduction ou comment se réapproprier un objet pour en créer un autre.
En effet, depuis les années 2000, de nombreux artistes réutilisent des œuvres déjà existantes, les détournent, les mixent afin de produire de nouvelles lectures. Le grand public connaît cette même démarche sur la musique à travers le travail des Dj’s.

Ici, les élèves se réapproprieront l’œuvre en la détournant de sa fonction pour créer un nouvel objet - une horloge solaire - tout en lui amenant une nouvelle discipline : les arts graphiques. L’objet dont la fonction première est de générer de l’ombre pour offrir de la fraîcheur, génère aussi des ombres pour donner l’heure.

Cette dernière intervention vient affirmer encore la volonté des commanditaires et de l’artiste de proposer un art public ancré solidement dans son époque.

  • Date

    2008 projet finaliste

  • Localisation

    Salon-de-Provence, France

  • Commanditaire

    Conseil Général des Bouches-du-Rhône