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Le Printemps de Septembre


ISDAT, Toulouse - France

Exposition du 17 septembre au 17 octobre 2021
ISDAT – 5, quai de la Daurade
Ouverte du mercredi au dimanche, de 12h à 19h.
Nocturne les 17, 18, 24, 25 septembre jusqu’à 00h.

D

ès avant l’apparition de la pandémie, nous avions choisi notre titre : Sur les cendres de l’hacienda. Ce n’était donc pas une anticipation de notre situation actuelle. Mais cette condition contrainte offre une image remarquable du monde dans lequel nous sommes jetés et qui nous apparaissait il y a trois ans comme le champ de ruines de nos illusions émancipatrices. Ivan Chtcheglov affirmait en 1958 dans le numéro 1 de L’Internationale situationniste : « Il faut construire l’hacienda. » L’idée de foyers fortifiés de résistance et de subversion semblait alors un horizon souhaitable. Cette idée, réinventée en 1991 par Hakim Bey et ses TAZ (« Zones d’Autonomie Temporaire »), s’est effondrée sous les assauts conjugués du progrès du libéralisme économico-politique et du désenchantement de la pensée critique.

 

Si l’hacienda a péri dans leurs flammes, que reste-t-il aux artistes sinon à se tenir debout dans ce désastre symbolique et à regarder au-delà ? Dans la succession des éditions du festival, celle-ci fait suite à Dans la pluralité des mondes (2016) et à Fracas et frêles bruits (2018). Ces trois titres forment un commentaire de notre condition contemporaine. Comme dans les épisodes précédents, le festival se déploiera dans de nombreux lieux de la ville et de son voisinage. Il nous est essentiel de nous inscrire dans la géographie labyrinthique de la ville que nous souhaitons « affecter » ou émouvoir avec les artistes que nous invitons.

 

Comme toujours, notre objet principal demeure l’exposition, ses formes et formats, sa capacité à nous transporter soudain. Une cinquantaine d’artistes se répartiront dans vingt-huit lieux. Certains, très jeunes, présenteront les prémices de leur oeuvre tandis que d’autres, décédés, parfois en 2020/2021, verront saluée leur mémoire. L’art ne peut vivre sans mémoire ; c’est un flux tendu : les artistes se passent le relais les uns aux autres au fil du temps. Certains qui sont sortis des écrans radars méritent d’être rééclairés. L’histoire se doit d’effacer ses aveuglements. Chaque époque porte sur le passé un regard neuf qui refonde et ranime des oeuvres délaissées. Un festival comme le nôtre voudrait aussi contribuer à traiter nos amnésies.

 

Christian Bernard Directeur Artistique

 

Pour voir la programmation, rendez-vous sur le site du festival.

L’origine de l’art – 2019
Wallgraving sur mur
Dimension variable

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